Commençons par une confidence : contrairement à l’année dernière (où le UCP avait affronté Yens lors d’une finalissima déjà décisive), personne n’avait amené de bouteille de champagne dans son sac avant cette dernière journée. Et pour cause, seul un scénario bien improbable permettait aux Tartreux de finir champion : en plus d’une victoire face à Yverdon (c’était envisageable), il fallait non seulement battre les leaders lausannois (c’était possible), mais également ensuite espérer un faux bas de cette même équipe contre le UHC Sierre, avant-dernier du classement. On n’est pas du genre à donner des conseils niveau pari sportif, mais on aurait de toute manière évité de vous conseiller de vous aventurer sur ce combo.
Sur le papier, la plus belle équipe de l’histoire du UCP : Steven au but, Cricrou-Pich-Dany en premier trio ; Lolo-Julien-Cyril en second, et Nico « président » Paltenghi sur le troisième, rejoint par notre ancien civiliste-mascotte-stagiaire-porte bonheur Isma (arrivé exprès de Suisse allemande pour l’occasion !) et l’invité surprise, Seb Da Silva, convié à la fête suite à la défection de Ludo pour raisons familiales.
Contre Yverdon, les « centenaires » du premier trio avaient décidé de faire relâche niveau offensif, ce qui se traduisit par une entrée plus compliquée qu’espérée. Le 4-3 à la mi-temps était d’ailleurs plutôt heureux au vu des approximations défensives tartreuses. Heureusement, les lignes 2 et 3 avaient décidé de répondre plus que présentes. La montée en puissance dans la deuxième mi-temps suite à un temps mort consécutif à de nouveaux balbutiements défensifs permit à tous les membres de ces deux trios d’inscrire leur nom sur la feuille des buteurs. Mais au-delà des assists de Cyril ou des arrêts de Steven, impossible de ne pas rendre hommage à l’improbable (qu’il nous pardonne) héros du jour : « Da Silv », auteur d’un quadruplé de toute beauté pour ses premiers matchs de la saison à ce niveau. Il est maintenant 13h30 à Sainte-Croix. Une première victoire, moyennement rassurante, est dans le sac ; tous les yeux sont désormais tournés vers le prochain match.
UC Penthaz – Yverdon 11-7
Désormais à égalité parfaite avec le LUC mais avec un goal average nettement en sa défaveur, le UCP se devait de gagner avec 17 buts d’écart pour renverser la tendance. Autant dire que les premières minutes du match permirent tout de suite de ranger cette utopie à la poubelle : les Lausannois ouvraient le score proprement, et le gardien adverse faisait rapidement comprendre qu’il relevait le défi consistant à se lancer dans un duel à distance avec Steven. Les gardiens étaient au sommet de leur art, ils le furent tout au long du match. C’était acté : il n’y aurait pas de score fleuve.
Les deux équipes se rendirent coup pour coup, les tartreux passant même devant (2-1) au moment de la mi-temps grâce à des buts de Dany et Cricrou suite à un superbe éclair d’Isma.
La deuxième mi-temps fut de bonne facture. Hélas, le LUC parut un peu plus réaliste et globalement mieux positionné. Gagnant 100% (ce n’est pas une exagération) des engagements, ils étaient de plus assurés de commencer chaque shift en possession de la balle – sacré avantage lorsqu’il s’agit de gérer un avantage. De retour à égalité, les lausannois étaient en effet repassé devant entretemps et s’étaient même offerts une marge de sécurité de deux buts. Heureusement, l’action du match permit à Dany de faire une passe en profondeur de derrière les fagots qui atterrit sur la palette de Cricrou juste devant le but. Un superbe geste technique plus tard, le suspense était relancé. 3-4.
En retrait lors du match 1, le premier trio prit les choses en main. Dangereux à chaque shift, c’est encore celui-ci qui permit aux deux équipes de revenir à égalité par l’entremise de Dany d’un maître tir dans le petit filet.
La suite ? C’est l’histoire d’un temps mort demandé par coach Lolo et d’une question adressée à l’équipe : sortir le gardien au risque de tout perdre ? Jouer le match nul et espérer une improbable victoire sierroise contre le LUC ensuite ? Les joueurs furent joueurs : dix secondes plus tard, Steven quittait ses coéquipiers et le losange Pich-Dany-Chris-Isma pouvait s’installer au comble de la tension. Le reste semble désormais un peu flou dans nos mémoires, mais cela devait ressembler à quelque chose du style : Pich-Isma-Pich-Dany-Pich-Dany-Pich-Dany-Pich qui allume du milieu de terrain. Explosion dans la salle. 5-4. Pour la bonne forme et pour conclure sa formidable saison sur la marque des 40 buts marqués, Cricrou se fit l’auteur d’un contre gagnant lors du 3 contre 4 final pour sceller le score dans la cage vide.
UC Penthaz – LUC Floorball Epalinges 6-4
Pas encore douchés et avec le sentiment du devoir accompli, les gars prirent place dans les gradins jusqu’au dernier match de la saison opposant Sierre au LUC. Ce qui commença par ce qui ressemblait à une provocation du destin (ouverture du score valaisanne) se transforma en espoir au fur et à mesure du récital sierrois : 7-2 à la mi-temps ! Requinqués après une première partie de match désastreuse, les lausannois revinrent au score de manière inéluctable : 7-3. 7-4. 7-5. Ils sont désormais en box-play à trois minutes de la fin. On croit pouvoir souffler. Faux. 7-6. Les sourires tartreux commencent à se crisper. Nouveau but en box-play. 7-7. Les Tartreux sont en apnée. La dernière minute est interminable. Sirène finale. 7-7.
Sortir le gardien lors du match précédent ne fut pas le tournant du match. Il fut le tournant de la saison. Le UCP finit champion de son groupe. Julien soulève la coupe au milieu des copains (et de quelques sierrois venus célébrer leur maintien là au milieu). L’équipe acceptera la promotion en troisième ligue : impossible de faire autrement après avoir vécu un si formidable moment de sport.
